Inishowen de Joseph O’connor est un roman qui suinte l’Irlande.

La presqu’île d’inishowen, au nord de l’irlande va être le théâtre lors des fêtes de la fin de l’année 1994 du renouveau de deux vies essoufflées. Martin Atkins est un policier Irlandais, père de deux filles et divorcé. Après la perte de son fils et son divorce, il se laisse aller dans la violence et la solitude, jusqu’à la rencontre d’une femme américaine qui fait un malaise dans la rue. Ellen quant à elle, après avoir appris son cancer du pancréas et sachant qu’il ne lui reste qu’un an à vivre, s’enfuie en Irlande retrouver sa mère biologique. Les vies de ces deux personnes vont se croiser et se mêler, sans pour autant tomber dans le cliché.

Cette année, j’ai découvert ce livre grâce au concours de charlotte parlotte que je remercie encore pour m’avoir fait découvrir ce joli roman. Bien souvent réticente aux histoires de cancer et autres maladies affreusement tristes, je n’aurais jamais porté mon choix sur celui-ci en temps normal, mais le résumé m’aura été fatal.

Un homme est abordé en pleine rue par une inconnue, élégante, qui lui parle d’une voix rauque avant de s’effondrer à ses pieds comme disjonctée sous l’effet d’un court-circuit. Ainsi débute le récit de ce qui pourrait bien être un Tristan et Iseult à la mode irlandaise: la rencontre entre une Américaine qui se pense condamnée et un flic abîmé par la vie, fatigué de se battre à Dublin contre une mafia locale décidée à lui faire la peau. Ces deux-là vont tisser un lien aussi fort qu’improbable et croiront trouver refuge en un lieu de paix et de beauté. A Inishowen pourtant, le sang coule tout aussi bien qu’ailleurs…

Resumé au dos de l’édition libretto

Je dois bien avouer que mon côté fan de polar a particulièrement apprécié la dernière phrase du résumé, mais bien plus que ça, ce résumé annonce bien des choses: amour, importance du lieu (Irlande), de la baston, la beauté et la paix… Bien des facteurs qui font que même de dos, ce livre est attirant.

– J’ai peur de vivre sans toi.
– Oh, je serai toujours avec toi.
– Qu’est-ce que tu veux dire ?
– Je t’ai toujours appartenu et tu m’as toujours appartenu. Nous étions déjà ensemble avant même que je te rencontre. Avant même ma naissance. Nous nous sommes simplement retrouvés.
Il rit en se passant la main dans ses cheveux mouillés.
– Seigneur, m’dame ! T’es franchement pénible, par moments. Le genre de conneries que tu peux sortir !
Elle rit à son tour.
– J’en suis pleine, je le sais bien. Mais çà aussi c’est vrai de toute éternité.*

Une ode à la vie 

Bien plus qu’une oeuvre sur la maladie, Inishowen est une véritable ode à la vie. Bien que malade, Ellen s’engage dans une aventure seule et se redécouvre en tant que femme et en tant qu’humain ce qui est essentiel dans l’oeuvre:  ses racines et ses origines sont au centre de son histoire. Lors d’une période de sa vie et désireuse de redécouvrir ses origines, cette dernière a correspondu avec une religieuse affirmant connaitre sa mère naturelle. Les lettres sont parfois présente dans l’oeuvre ce qui donne un coté réaliste à l’histoire, authentique. De plus son amour de la littérature, additionné à sa fascination pour l’Irlande, fait d’Ellen un personnage un peu magique, parfois même marginal.

Yeats, Joyce, Oscar Wilde… Quand Ellen parlait du pays des Lutins, on pouvait penser qu’aucun autre pays du monde n’avait donné le jour à un escroc capable d’accoler quelques adjectifs polysyllabiques à ses névroses et de baptiser le résultat littérature.*

Pour contrebalancer cet aspect un peu lourd des sujets utilisés, l’auteur utilise également une tonalité comique très importante et vraiment bien dosé, donnant une dimension plus importante aux personnages. L’ humour permet également de relancer la lecture de l’oeuvre notamment à cause de sa longueur.

– Je ne suis pas gros, Ranj. Il n’y a jamais eu de gros dans ma famille.
– Tu sais, c’est comme chez les Bates, il n’y avait jamais eu de psychopathes avant l’arrivée du petit Norman.*

En somme…

Attachants et détestables, les personnages possèdent tous une vraie psychologie, bien loin des personnages stéréotypés de beaucoup d’oeuvres. Ce livre est une véritable bouffée d’air irlandaise, et donne envie de partir à l’aventure ! 

*N’ayant pas le livre sous les yeux lors de la rédaction de l’article je n’ai donc pas sélectionné les citations seule mais les aies prises ici. désolée.

Pour aller plus loin
je vous propose d’aller voir les photos de monsieur Philip plisson, auteur de la photo que j’ai utilisée en couverture ainsi que de la photo de l’edition libretto.

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2 réflexions sur “Inishowen de Joseph O’connor

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